Or 2025 : après une année record, les géants bancaires anticipent une nouvelle envolée

Après une performance historique de +30% en 2024, l’or fascine autant qu'il rassure. Entre le retour fracassant de Trump à la Maison Blanche, les bouleversements géopolitiques mondiaux et une inflation tenace, le marché de l'or connaît une métamorphose spectaculaire. Enquête sur cette ruée vers l'or moderne où se croisent banquiers de Wall Street, industriels de la tech et banques centrales, tous convaincus que le métal jaune pourrait franchir la barre mythique des 3000$ l’once en 2025.

Résumé :

• L'or s'envole : +30% en 2024, un record absolu depuis 15 ans

• Wall Street prédit 3000$ l'once pour 2025

• Les investissements dans l'or doublent en un an

• Trump et les tensions mondiales boostent la valeur refuge

• Les banques centrales accumulent massivement le métal jaune

L'année 2024 restera gravée dans l’histoire du marché aurifère. Le très célèbre métal jaune a pulvérisé tous les pronostics, s'adjugeant une hausse vertigineuse de 30% et balayant au passage le scepticisme de nombreux analystes financiers. Le marché de l'or réécrit ses propres règles. L'alchimie entre les tensions internationales et le réveil soudain des investisseurs façonne une nouvelle dynamique, balayant les certitudes d'hier.

Les prévisions des dernières années se sont révélées d'une précision chirurgicale : -0,23% d'écart en 2022, +3,08% en 2023, et seulement -3% en 2024. Cette exactitude remarquable renforce la crédibilité des projections pour 2025, alors que les fondamentaux du marché suggèrent une nouvelle année éclatante pour le métal précieux.

Tensions mondiales : quand l'instabilité transforme l'or en bouclier

Les élections américaines de 2024 ont redessiné la carte des relations internationales. La victoire de Donald Trump s'accompagne d'une série de mesures protectionnistes : hausse des tarifs douaniers, remise en question des accords commerciaux existants, pressions accrues sur la Réserve Fédérale. Ses annonces successives concernant un possible retrait de l'OTAN et la réorganisation des partenariats stratégiques américains ébranlent la confiance des marchés. Face à cette reconfiguration des équilibres économiques mondiaux, les investisseurs institutionnels réévaluent leurs stratégies, privilégiant les valeurs refuges traditionnelles.

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Le média de l'investisseur

La carte mondiale des échanges commerciaux se redessine sous l'influence de plusieurs changements majeurs. En Asie du Sud-Est, les grands pays industriels se disputent l'accès aux matières premières essentielles pour les nouvelles technologies, notamment les métaux rares nécessaires à la fabrication des smartphones et des voitures électriques. Parallèlement, les bouleversements politiques qui touchent le Moyen-Orient et certains pays africains perturbent les routes commerciales historiques et les approvisionnements en énergie. Face à ces incertitudes qui affectent le commerce mondial, les investisseurs se tournent naturellement vers des valeurs sûres comme l'or. Cette tendance s'accentue d'autant plus que les entreprises mondiales peinent à sécuriser leurs approvisionnements en matières premières, augmentant ainsi les risques de pénuries et de hausses des prix.

Les signaux techniques annoncent une envolée durable

Les modèles cycliques dévoilent une convergence fascinante des indicateurs. Le cycle de 16 ans trace une trajectoire ascendante suggérant une progression de 8% à 11%, pendant que l'analyse des données sur neuf ans laisse entrevoir une possible phase de consolidation. Cette dualité s'inscrit dans une trajectoire historique où le métal précieux affiche une progression moyenne de 6,3% annuels depuis 1978, avec une volatilité maîtrisée de 16%. Ces données historiques propulsent les perspectives 2025 vers des sommets prometteurs, d'autant plus que 90% des années marquées par une hausse supérieure à 25% engendrent une nouvelle période haussière.

L'analyse historique révèle des indicateurs clés pour 2025 :

• La période 1970-2024 n'a enregistré que 9 performances annuelles supérieures à 25%

• La probabilité empirique d'une hausse dépassant 25% s'établit à 16%

• Les années exceptionnelles (+25%) sont suivies d'une hausse moyenne de 38%

• En excluant la période volatile des années 1970, la performance moyenne atteint +13%

• Le taux de précision des prévisions sur les trois dernières années affiche -0.01%

• Les cycles de baisse des taux durent en moyenne 3,6 ans, propulsant l'or de +40%

La métamorphose du marché de l'or s'accélère

2024 marque un virage spectaculaire sur les marchés de l'or. Les investisseurs, restés en retrait pendant deux ans, se ruent désormais vers le métal précieux, doublant les volumes d'achats en seulement douze mois. Cette dynamique spectaculaire se renforce avec l'appétit vorace des banques centrales, qui maintiennent leurs achats à des niveaux historiques depuis leur record de 2022. Les marchés émergents amplifient ce mouvement : la Chine et l'Inde, portées par l'expansion de leurs classes moyennes, manifestent une soif grandissante pour l'or physique. Cette demande soutenue, profondément ancrée dans leurs traditions culturelles, redessine les équilibres du marché mondial.

La politique monétaire sculpte un environnement particulièrement favorable à l'appréciation de l'or. La baisse des taux réels, phénomène historiquement propice au métal précieux, s'inscrit dans un cycle moyen de 3,6 années. Cette configuration monétaire, associée à des rendements obligataires peu séduisants, galvanise l'intérêt des investisseurs. L'industrie technologique renforce cette tendance haussière : l'explosion des besoins en composants électroniques et l'essor des énergies renouvelables stimulent la demande industrielle, conférant à l'or une dimension stratégique supplémentaire.

L'objectif des 3000$ mobilise les investisseurs

Les grandes banques affichent un consensus remarquable pour 2025. Goldman Sachs et JP Morgan projettent le cours à 3000$ pour décembre, tandis qu'UBS table sur 2900$. Cette convergence des prévisions, inhabituelle dans le secteur, témoigne d'une conviction partagée sur les perspectives du marché. Les signaux techniques affermissent ces projections optimistes : malgré une correction de 8% après le pic d'octobre 2024, l'activité sur les dérivés reste soutenue, rappelant les niveaux observés lors des sommets précédents.

Les coûts de production renforcent ce scénario haussier. Leur envolée à 1400$ l'once à l'été 2024, soit une augmentation de 6% en douze mois, dépasse l'inflation générale et établit un plancher solide pour les cours. Les analystes situent désormais le « cours fondamental » entre 2100$ et 2250$, soulignant l'ancrage durable des prix à ces niveaux. Les compagnies minières, confrontées à cette escalade des coûts, voient leurs marges s'éroder, consolidant ainsi le seuil de rentabilité du secteur.

L'inflation structurelle, dépassant 2% dans la plupart des économies avancées, renforce l'attrait du métal précieux. Les analystes anticipent même un possible relèvement de l'objectif d'inflation des banques centrales à 3%, configurant un environnement idéal pour l'appréciation de l'or. Le ralentissement marqué de l'économie chinoise, dont l'objectif de croissance de 5% s'évapore, conjugué à la multiplication des faillites en Europe et aux États-Unis, dessine les contours d'une année 2025 propice aux valeurs refuges.

L'ascension spectaculaire de l'or en 2024 préfigure une année 2025 fertile en opportunités. La conjonction d'une demande vigoureuse, de fondamentaux robustes et d'un contexte international tendu propulse naturellement le métal précieux vers de nouveaux sommets. Le consensus des institutions financières autour des 3000$ l'once traduit cette réalité : l'or s'impose désormais comme une valeur incontournable. Face aux multiples secousses qui ébranlent l'économie mondiale, le métal jaune ne brille plus seulement par son éclat, mais par sa capacité à traverser les tempêtes.