Investir peut sembler être une très bonne idée, mais de nombreuses personnes ne savent pas par où commencer et n’ont pas de stratégie d'investissement. Cet article a pour but de décrire plusieurs stratégies possibles pour investir en 2025 et ainsi pouvoir faire fructifier son capital, se construire un patrimoine, avoir des revenus passifs ou encore préparer sa retraite.
Qu’est-ce qu’une stratégie d’investissement ?
Une stratégie d’investissement est un terme simple qui englobe de nombreux concepts. Il s’agit d’un ensemble de principes et de méthodes prédéfinies en amont de l’investissement et qui sont suivies par l’investisseur durant toute la durée de l’investissement, de l’achat à la vente d’un actif. La stratégie adéquate varie d’un investisseur à l’autre, car elle se repose sur de nombreux facteurs :
- Objectifs d’investissement : croissance, rendement, stabilité ;
- Horizon temporel du placement : courte ou longue durée ;
- Profil de risque : appétit du risque plus ou moins haut ;
- Valeurs : par exemple intérêt certain pour l’ESG ;
- Budget : budget à allouer à l’investissement.
Une fois ces données connues, l’investisseur peut déterminer sa stratégie, ce qui correspondra à l’élaboration d’un plan comprenant :
- Sélection et allocation des actifs : actions, immobilier, obligations, cryptomonnaies, crowdfunding ;
- Allocation sectorielle : technologie, santé, matières premières ;
- Allocation géographique : France, Europe, USA, monde ;
- Budget : 100€ par mois, 10 000€ par an ;
- Stratégie de sortie : vente après augmentation de 10%, vente dans 30 ans.
Élaborer une stratégie claire et s’y tenir permet notamment de gérer ses émotions. La montée ou baisse brutale d’un actif ne doit pas altérer l’exécution de la stratégie. Cela peut éviter de vendre à perte un actif qui devrait être gardé sur le long terme ou d’acheter un actif à la hausse par peur de rater une opportunité.
De plus, les risques sont mieux maitrisés lorsqu'on dispose d'une stratégie d'investissement.
Cependant, il y a quelques risques inhérents à la création et au suivi d’une stratégie :
- Moins de flexibilité en cas d’opportunité inattendue ;
- Expertise requise pour certaines stratégies plus complexes ;
- Rééquilibrage des actifs pouvant engendrer des frais de transaction et du temps passé pour le suivi des allocations.
Exemple 1 : Investissement régulier sur un ETF
Une des stratégies les plus simples consiste à vouloir faire croître son capital en investissement de manière régulière et automatique dans un ETF – cette stratégie est également connue sous le nom de DCA (Dollar Cost Averaging). L’ETF (Exchange Traded Funds) permet d’apporter automatiquement un certain degré de diversification (différentes entreprises, souvent différents secteurs et parfois même différentes zones géographiques).
Parmi les ETF possibles, on retrouve des ETF indiciels reproduisant notamment :
- CAC 40 ;
- S&P 500 ;
- MSCI World.
Prenons l’exemple de Léa investissant 200€ par mois, le 1er de chaque mois, dans un ETF comme le S&P 500 et prenons l’hypothèse d’un rendement annuel de 15%. Son capital ne serait pas de 2400€ à la fin de la première année, mais de près de 2600€ grâce aux intérêts composés.
Mois | Valeur de l'investissement (€) |
Janvier | 202,34 |
Février | 407,06 |
Mars | 614,17 |
Avril | 823,71 |
Mai | 1 035,70 |
Juin | 1 250,17 |
Juillet | 1 467,16 |
Août | 1 686,69 |
Septembre | 1 908,80 |
Octobre | 2 133,50 |
Novembre | 2 360,84 |
Décembre | 2 590,84 |
Exemple 2 : Investissement en bourse pour les dividendes
Une autre stratégie consiste à vouloir se créer des revenus passifs grâce aux dividendes payés par les entreprises. Certaines entreprises, comme TotalEnergies, versent des dividendes à ses actionnaires, souvent de manière annuelle en France mais ils peuvent également être versés de manière trimestrielle voire mensuelle.
Par exemple, Alexandre a décidé d’investir 150€ par mois dans une action qu’il juge propice à la création de revenus passifs. Il ne profitera cependant pas que des dividendes de 5% que l’entreprise verse en juin, mais également de la croissance globale annuelle de l’action de 6%. Ainsi, Alexandre profite soit d’un revenu passif annuel de plus de 45€, soit il réinvestit ce dividende pour profiter encore plus de la croissance de l’actif.
Mois | Valeur de l'investissement (€) - Dividende gardé en cash |
Janvier | 150,73 |
Février | 302,19 |
Mars | 454,40 |
Avril | 607,34 |
Mai | 761,02 |
Juin | 915,46 |
Juillet | 1 070,64 |
Août | 1 226,59 |
Septembre | 1 383,29 |
Octobre | 1 540,75 |
Novembre | 1 698,98 |
Notez cependant que l’investissement dans une seule action à dividende présente des risques :
- Les dividendes ne sont pas garantis ;
- Des dividendes ne compensent pas une perte de valeur de l’action ;
- Aucune diversification (unique entreprise).
Ainsi, il convient de vérifier la solidité de l’entreprise dans laquelle vous investissez pour vour assurer que le prix de l’action restera au moins stable.
Exemple 3 : Investissement dans l’immobilier
Une autre façon de se constituer un revenu passif est l’investissement en immobilier :
- Locatif : achat d’un bien dans le but de le louer en longue (nu ou meublé) ou courte durée (type Airbnb) ;
- SCPI : achat de parts de SCPI qui correspondent à des parts d’une société qui investit dans un parc immobilier diversifié et reverse une partie des loyers aux investisseurs ;
- Crowdfunding : prêt de fonds à des marchands de biens ou promoteurs immobiliers pour la réalisation de leur projet en échange d’intérêts.
L’immobilier est perçu comme un investissement stable et parmi les moins risqués. Cependant, l’achat d’un bien physique demande un apport en capital parfois conséquent (apport pour obtenir l’emprunt immobilier et fonds pour une rénovation potentielle du bien). Pour un budget moins conséquent, les SCPI permettent une exposition à ce secteur sans avoir à s'occuper des locataires ou de la gestion des biens. Ainsi, plusieurs stratégies en immobilier se dessinent :
- Achat et mise en location d’un bien immobilier grâce à un emprunt en profitant de l’avantage de l’effet de levier. Des efforts de gestion seront demandés, mais vous pourrez profiter de l’appréciation du bien et de l’entièreté des loyers perçus ;
- Achat régulier de parts de SCPI généralement sans emprunt, même s’il est parfois possible de réaliser un crédit pour profiter de l’effet de levier sur les SCPI. Le rendement sera inférieur à l’achat d’un bien physique géré soi-même, mais aucun effort ne sera requis de votre part. Pensez à diversifier les SCPI pour profiter au maximum de la diversification possible grâce à ce produit financier ;
- Investissement dans plusieurs projets de crowdfunding en diversifiant les plateformes, les projets et les zones géographiques le plus possible pour limiter les risques de cet investissement plus risqué.
Comment définir sa stratégie d’investissement ?
Chaque investisseur a un profil unique et la stratégie qui fonctionne pour Alexandre ne fonctionnera pas forcément pour Léa et inversement. Ainsi, il n’y a pas de stratégie idéale toute faite que chaque investisseur peut suivre, mais les étapes pour définir sa stratégie restent les mêmes.
Étape 1 : Comprendre les principes de l’investissement
Il est impensable de commencer à investir et établir une stratégie sans connaitre les tenants et les aboutissants et sans avoir de bonnes bases sur les différentes possibilités d’investissement. Il faudra donc commencer par :
- Vous informer sur les différentes classes d’actifs qui existent, ainsi que les rendements espérés pour chaque actif (rente, dividende, croissance pure) ;
- Comprendre et accepter le fait qu’un investissement demande du budget et qu’il est possible de perdre une partie ou l’intégralité de son capital. Un investissement n’est pas sans risque ;
- Se renseigner sur l’influence des faits économiques sur les différentes classes d’actif ainsi que leur historique ;
- Analyser l’offre et la demande de nombreux instruments financiers pour identifier les actifs potentiellement sous-évalués.
Étape 2 : Définir votre profil d’investisseur
Il y a deux manières de définir votre profil d’investisseur : soit en se basant sur vos objectifs financiers, soit en se basant sur votre acceptation du risque. Une fois votre profil défini, il est possible de se concentrer sur un angle stratégique particulier et de réduire le champ des possibles.
Vos objectifs financiers peuvent inclure :
- Épargner pour un gros achat : privilégier des actifs peu risqués ;
- Constituer un revenu passif : investir dans des actions à dividendes ou prodiguant des revenus réguliers ;
- Augmenter votre capital sur le long terme : choisir des actions avec un fort potentiel de croissance.
Un profil d’investisseur défini en fonction de l’acceptation du risque prend en considération la tolérance de pertes acceptées par l’investisseur :
- Profil prudent : vous ne tolérez pas ou peu de risques et choisissez des placements sûrs ;
- Profil modéré : vous acceptez quelques risques et diversifiez votre portefeuille entre des actifs sûrs et d’autres, plus volatils, pour améliorer vos performances à long terme ;
- Profil dynamique : vous êtes prêt à prendre des risques plus élevés, quitte à perdre du capital pour des gains potentiellement plus importants.
Étape 3 : Allouer son budget à différentes classes d’actifs
Une fois votre profil et le grand axe stratégique définis, vous pouvez décider sur quel(s) actif(s) investir, en fonction de leurs caractéristiques :
- Actions : pour les investisseurs cherchant la croissance sur un horizon à long terme ;
- Obligations : plus sécurisées, idéales pour les profils plus prudents et cherchant des revenus fixes ;
- Immobilier : permet de générer un revenu passif grâce aux loyers ;
- Cryptomonnaies : très volatiles, elles sont surtout appréciées des profils plus dynamiques ;
- Produits dérivés : pour les investisseurs avancés avec plus d’expérience, prêts à prendre des risques plus élevés pour des gains potentiellement plus importants.
N’hésitez pas à diversifier entre plusieurs types d’actifs pour équilibrer risques et rendements. Vous pouvez ainsi créer une allocation en pourcentage entre différents types d’actifs. De plus, n’hésitez pas à prévoir un plan de sortie et de revente des actifs, surtout pour les actifs les plus liquides. Cela permettra de ne pas se laisser influencer par ses émotions une fois les actifs acquis.
Par exemple, Alexandre, avec un profil modéré, a choisi d’investir majoritairement en actions ainsi qu’en immobilier pour avoir une partie stable et une partie plus dynamique dans son portefeuille, alliant ainsi risque et rendement.
Son allocation ressemble donc à :
- Actions : 35% ;
- Obligations : 5% ;
- Immobilier : 50% ;
- Cryptomonnaies : 10% ;
- Produits dérivés : 0%.
Par ailleurs, Alexandre a également d’ores et déjà décidé de garder ses actions sur le long terme, mais de vendre ses cryptomonnaies une fois un gain de 30% atteint, afin de limiter le risque de perte en cas de chute brutale de cet actif volatil.
Étape 4 : Mettre en place la stratégie et son suivi
Une fois votre allocation définie, il est facile de mettre en place votre stratégie d’investissement. Certains actifs peuvent cependant requérir plus de temps, notamment l’immobilier :
- Actions : orientez-vous vers un courtier de confiance, par exemple DEGIRO ou Trade Republic, et placez vos ordres d’achat (voire également de vente, si votre stratégie le précise) ;
- Immobilier : renseignez-vous auprès des agences immobilières locales, des notaires et autres connaissances pour être informés des biens disponibles sur le marché ou procédez à l’acquisition de parts de SCPI via un courtier comme Louve Invest ;
- Cryptomonnaie : utilisez un échange comme Binance, Kraken ou même Revolut (en fonction de votre niveau d’expertise) pour acheter vos premières cryptomonnaies ;
- Produits dérivés : contactez votre banque ou votre société de courtage en fonction des actifs précis que vous souhaitez acheter.
Faites ensuite un suivi régulier de vos résultats et revoyez l’allocation de votre capital si celle-ci diffère de manière significative de votre allocation initiale. N’hésitez pas non plus à suivre les résultats financiers, l’économie générale ainsi que la géopolitique pour ajuster votre stratégie si besoin.
Quels produits financiers inclure dans sa stratégie d’investissement ?
Voici la liste des produits financiers qu'il est possible d'inclure dans sa stratégie d'investissement :
Nom | Description |
Compte à terme | Placement bloqué pour une durée définie avec un rendement fixe. |
Assurance-vie | Produit d’épargne long terme avec fonds en euros et unités de compte. |
Plan d'Épargne Retraite (PER) | Produit d’épargne ayant pour but de constituer un capital ou une rente pour la retraite. |
ETF | Fonds cotés en bourse répliquant la performance d’un indice (ex: CAC 40, S&P 500) ou d’un secteur. |
Actions | Parts de propriété dans une entreprise avec potentiel de croissance et dividendes. |
SCPI | Investissement immobilier via des parts de sociétés détenant des actifs immobiliers. |
Cryptomonnaies | Actifs numériques basés sur la blockchain, comme le Bitcoin ou l’Ethereum. |
Obligations | Titres de dette émis par des entreprises ou des gouvernements offrant des intérêts réguliers. |
Crowdfunding | Investissement participatif dans des projets immobiliers, startups, ou entreprises. |
Immobilier locatif | Investissement direct dans des biens immobilier pour obtenir des loyers réguliers. |
Fonds | Portefeuilles gérés regroupant plusieurs actifs (actions, obligations, etc.). |
Quelle stratégie d’investissement est la meilleure ?
Il n’existe malheureusement pas de « meilleure » stratégie, mais il existe des stratégies plus ou moins adaptées à son profil d’investisseur. Il est essentiel de comprendre son profil et sa tolérance au risque pour savoir ce que la meilleure stratégie sera pour soi.
Quels sont les principaux objectifs d’investissement ?
Chacun peut avoir ses propres objectifs et il est théoriquement possible d’avoir autant d’objectifs qu’il n’y a d’investisseurs. Cependant, de nombreuses idées reviennent fréquemment parmi les objectifs des investisseurs :
- Développer son patrimoine ;
- Préparer sa retraite avec des revenus passifs supplémentaires ;
- Constituer une réserve financière et un matelas de sécurité ;
- Optimiser sa fiscalité ;
- Financer un projet : achat de résidence principale, de résidence secondaire, de voiture ou même le financement d’un voyage ou d’études ;
- Atteindre l'indépendance financière.
Il est courant de voir les objectifs évoluer avec le temps et l’âge de l’investisseur. Un investisseur de 20 ans voudra d’abord se constituer un matelas de sécurité alors que celui de 25 ans épargnera pour une résidence principale, celui de 45 préparera sa retraite et celui de 60 ans songera peut-être à une résidence secondaire pour amener ses petits-enfants.
Quelle stratégie d’investissement à moyen ou long terme ?
Chaque actif a une durée idéale d’investissement différente, en fonction de sa volatilité, du budget disponible et des conditions de marché :
Nom | Durée d'investissement idéale |
Compte à terme | 1 à 5 ans |
Assurance vie | 8 à 10 ans |
PER (Plan Épargne Retraite) | 10 à 30 ans |
ETF | 5 à 10 ans |
Actions | 5 à 10 ans |
Obligations | 3 à 10 ans |
Cryptomonnaies | 3 à 5 ans |
Crowdfunding | 1 à 5 ans |
Immobilier locatif | 10 à 20 ans |
SCPI | 5 à 10 ans |
Fonds | 5 à 10 ans |
Ces durées considèrent la volatilité des actifs, le temps nécessaire pour couvrir les frais d’entrée (par exemple sur des SCPI ou des fonds), ainsi que le temps qui peut être requis pour se remettre d’une crise financière menant à des pertes de capital.
Comment trouver la bonne stratégie d’investissement pour sa retraite ?
Pour préparer sa retraite, deux critères principaux sont à considérer :
- Des revenus passifs sont idéaux pour avoir un complément de salaire une fois son emploi terminé ;
- Les risques pris doivent être modérés, voire limités,car l’horizon d’investissement est trop faible pour se remettre d’une crise potentielle.
Ainsi, certains actifs se démarquent lors de la définition de sa stratégie d’investissement pour préparer la retraite :
- Immobilier, y compris SCPI ;
- Fonds monétaires et comptes à terme ;
- Obligations ;
- Actions à dividendes réputées, en moindre mesure à cause de la volatilité de l’actif.
Comment bien préparer sa stratégie d’investissement locatif ?
Pour préparer un investissement locatif, un gros travail en amont est requis avant de pouvoir récolter les revenus « passifs » :
- Analyse du marché immobilier dans le secteur pour étudier les prix, l’offre et la demande ;
- Définition du projet cible (type de bien, type de locataire, emplacement) ;
- Recherche de biens seul, via une agence immobilière, par un notaire ou par le bouche-à-oreille ;
- Visites des biens, en pensant à la rentabilité possible ainsi que la plus-value réalisable, notamment en cas de rénovation ;
- Achat, rénovation et mise en location du bien en faisant particulièrement attention aux locataires, à leur profil et à leurs garanties ;
- Gestion de la location.
L’investissement locatif n'est pas réellement passif, même si une agence s’occupe de la gestion de la location. Il est impératif de prendre cela en considération si vous souhaitez vous lancer dans l’aventure.
Conclusion sur les stratégies d'investissement
Chez Le média de l’investisseur, nous recommandons d’établir une stratégie d'investissement adaptée à votre profil pour maximiser votre rendement tout en maîtrisant les risques que vous prenez. Définissez clairement vos objectifs, votre horizon de placement et votre profil de risque pour ensuite choisir les actifs les mieux adaptés à votre situation.
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