Logo

Paris : Ce qui change avec les nouveaux frais de notaire en 2025 (les primo-accédants épargnés)

Hausse de 0.5% des frais de notaire à Paris dès avril 2025 : découvrez les impacts et l'exemption pour les primo-accédants.

Alexia JacquardPublié le Mis à jour le
Paris : Ce qui change avec les nouveaux frais de notaire en 2025 (les primo-accédants épargnés)

À Paris, les frais de notaire vont augmenter de 0.5% à partir d'avril 2025. Une décision prise par la Ville pour répondre à la baisse des recettes immobilières et à une contribution nationale de 2,2 milliards d'euros demandée aux collectivités. Pour aider les futurs propriétaires, les primo-accédants n'auront pas à payer cette hausse. Si certains acheteurs devront revoir leurs calculs, d'autres y voient une opportunité d'investissement avant l'entrée en vigueur de la mesure. Quel sera le coût pour votre projet d'achat ? Les agents immobiliers et notaires parisiens nous éclairent sur cette nouvelle donne du marché, qui pourrait inspirer d'autres villes françaises.

Résumé : 

  • La hausse des frais de notaire atteindra 0.5% dès avril 2025 pour 3 ans

  • Les primo-accédants bénéficieront d'une exemption totale

  • Les recettes actuelles des DMTO s'élèvent à 1,2 milliard d'euros

  • Cette mesure fait suite à une demande gouvernementale de 2,2 milliards d'euros aux collectivités

Au cœur de la capitale française, où chaque pierre raconte l'histoire d'une transaction, une décision fiscale s'apprête à remodeler l'équation immobilière parisienne. Ce mardi, dans l'enceinte du Conseil de Paris, les élus ont entériné une décision qui va métamorphoser le paysage des acquisitions immobilières : le relèvement du plafond des droits de mutation à titre onéreux, ces taxes que les acquéreurs versent lors de chaque transaction.

Dans les couloirs de l'Hôtel de Ville, l'arithmétique est implacable. Les recettes des DMTO, artères financières de la capitale, se sont taries, passant du fleuve au ruisseau. Face à cette hémorragie budgétaire et aux exigences gouvernementales d'une contribution de 2,2 milliards d'euros des collectivités territoriales, la municipalité dégaine une arme fiscale inédite, transformant Paris en épicentre d'une révolution territoriale qui pourrait essaimer dans toute la France.

La mairie de Paris dévoile son plan de sauvetage financier

À Paris, les chiffres dessinent un tableau financier inquiétant. En 2024, les recettes des droits de mutation ont atteint 1,2 milliard d'euros, une somme qui pourrait sembler confortable mais qui révèle en réalité une chute brutale des transactions immobilières. Tandis que les appartements parisiens continuent d'afficher des prix parmi les plus élevés d'Europe, les acheteurs, eux, se font de plus en plus rares.

Paul Simondon, l'adjoint aux finances de la maire de Paris, dévoile les coulisses de cette décision : 

"Nous faisons face à une double contrainte. D'un côté, l'État nous demande de contribuer à hauteur de 2,2 milliards d'euros, de l'autre, nos recettes s'effondrent." 

Dans son bureau de l'Hôtel de Ville, les graphiques qu'il présente illustrent cette réalité : les taux d'intérêt grimpent, les banques resserrent leurs conditions d'octroi de crédit, et le marché immobilier parisien s'essouffle.

Tableau des impacts concrets :

Type d'achat

Prix moyen

Surcoût 2025

Équivalent en jours de salaire moyen*

Studio

250 000 €

+1 250 €

+4,2 jours

2 pièces

400 000 €

+2 000 €

+6,7 jours

3 pièces

600 000 €

+3 000 €

+10 jours

4 pièces

850 000 €

+4 250 €

+14,2 jours

Maison

1 200 000 €

+6 000 €

+20 jours

*Basé sur le salaire moyen parisien de 3 600 € nets

Loading Instagram post...

Entre soutiens et critiques : la classe politique s'embrase

Au Conseil de Paris, les débats font rage. François Sauvadet, qui préside l'association des Départements de France, voit dans cette décision parisienne un signal fort : 

"Ce n'est pas un choix, c'est une nécessité. Mon département, la Côte-d'Or, s'apprête à suivre le même chemin dès le 21 février. D'autres suivront, j'en suis convaincu."

Face à lui, Rachida Dati ne décolère pas, elle s’indigne documents à l'appui : 

 "Après avoir augmenté la taxe foncière de 62% en 2023, voilà que la mairie s'attaque aux futurs propriétaires" 

Elle dénonce une politique qui risque d'étouffer davantage le marché immobilier parisien. Pierre-Yves Bournazel, du groupe Horizons, propose une autre voie : 

"Plutôt que de toujours taxer plus, commençons par optimiser les dépenses de la ville. L'Hôtel de Ville croule sous les strates administratives."

Les fédérations professionnelles entrent également dans le débat. La FNAIM Paris Île-de-France et l'Union des Syndicats de l'Immobilier alertent sur le risque d'un effet domino sur les départements limitrophes. Un scénario où les autres départements franciliens suivraient l'exemple parisien pourrait provoquer un grippage généralisé du marché immobilier du Grand Paris. Les chiffres actuels sont déjà préoccupants : les transactions en Île-de-France affichent une chute de 30% en 2024, un niveau historiquement bas qui rappelle la crise de 2008.

Votre achat immobilier va-t-il coûter plus cher ?

La mesure dessine une ligne de démarcation claire entre deux catégories d'acheteurs dans la capitale. Les primo-accédants, cible prioritaire de cette exemption, conservent l'avantage d'un taux inchangé, une décision qui vise à préserver leur capacité d'accès à la propriété. Cette protection intervient à un moment où le marché parisien subit déjà les effets de la hausse des taux d'intérêt, passés de moins de 2% à plus de 4% en deux ans. Pour ces nouveaux acquéreurs, l'économie réalisée représente plusieurs milliers d'euros dans leur plan de financement.

Pour les autres acquéreurs, notamment les investisseurs et les personnes déjà propriétaires, l'équation financière se complexifie. Sur un appartement de 400 000 euros, le surcoût atteindra 2 000 euros, une somme qui s'ajoute aux autres frais d'acquisition. Cette augmentation intervient alors que les banques ont déjà durci leurs conditions d'octroi de crédit, exigeant des apports personnels plus importants et imposant des taux d'endettement maximum de 35%.

Les professionnels de l'immobilier observent ces changements avec attention. Selon Maître Claire Dubois, notaire dans le 15e arrondissement, la hausse des droits de mutation fragilise davantage un marché déjà instable. La réalité du terrain montre des acheteurs qui calculent au plus juste et des banques de plus en plus exigeantes. Dans ce contexte tendu, le moindre coût supplémentaire peut compromettre une transaction. La Chambre des Notaires de Paris prévoit d'ailleurs une période d'ajustement du marché, particulièrement dans les quartiers où les prix au mètre carré dépassent déjà les 12 000 euros.

Loading Instagram post...

Les professionnels de l'immobilier sonnent l'alarme

Les experts scrutent déjà les potentielles répercussions de cette mesure sur le marché parisien. Michel Durand, économiste spécialisé dans l'immobilier, précise : 

"Nous assistons à un effet cascade. La hausse des taux d'intérêt a déjà réduit de 15% la capacité d'emprunt des ménages. Cette augmentation des frais de notaire pourrait être la goutte d'eau pour certains projets d'acquisition."

Dans les agences immobilières parisiennes, le climat est contrasté. Les professionnels du secteur constatent une mutation rapide dans l'approche des potentiels acquéreurs. Une partie de la clientèle, soucieuse d'échapper à la hausse, précipite ses démarches pour concrétiser avant l'échéance d'avril. À l'inverse, un autre segment adopte une stratégie attentiste, tablant sur un fléchissement des tarifs qui viendrait contrebalancer l'augmentation des droits de mutation.

Le monde du crédit immobilier se réorganise face à ces nouvelles dispositions fiscales. Les simulations financières doivent désormais intégrer un paramètre supplémentaire : pour une acquisition à 500 000 euros, le surcoût de 2 500 euros modifie significativement l'équation. Cette charge additionnelle, bien que représentant une fraction limitée du montant global, devient cruciale dans un environnement où les établissements bancaires renforcent leurs critères d'attribution des prêts.

Une lueur d'optimisme se dessine toutefois : l'exemption accordée aux primo-accédants laisse entrevoir une reconfiguration du paysage immobilier parisien. Les spécialistes du secteur prévoient l'apparition d'une dualité du marché, distinguant les nouveaux propriétaires exemptés de la mesure des autres catégories d'acheteurs devant intégrer cette charge supplémentaire dans leur plan de financement.

L'augmentation des frais de notaire à Paris dessine les contours d'une nouvelle réalité immobilière. Si la mesure apparaît comme un remède nécessaire aux finances de la ville, elle révèle surtout la fragilité d'un système où les collectivités locales doivent jongler entre contraintes budgétaires et protection des habitants. Pour les Parisiens, l'horizon immobilier se teinte d'incertitudes : entre l'exemption salvatrice pour les primo-accédants et le risque d'un marché encore plus ralenti, 2025 s'annonce comme une année charnière. La capitale française, laboratoire de cette expérience fiscale, pourrait bien inspirer une vague de changements similaires à travers l'Hexagone.

Ce site et les informations qui y sont publiées ne constituent en aucun cas des conseils en investissement ni une incitation quelconque à acheter ou vendre des instruments financiers. Les commentaires et informations délivrées sont l'expression d'opinions personnelles et ne doivent pas être considérés comme des conseils ou recommandations en investissement. Vos décisions d'investissement ne doivent pas reposer uniquement sur ces informations.

Articles similaires