L'État français détient 200 milliards d'euros en actions
Découvrez les 10 plus grosses participations de l'État français dans des entreprises cotées en bourse.
Alexandre Plunian
Le Premier ministre, François Bayrou, a récemment évoqué de possibles ajustements dans les participations de l'État. L’objectif est clair : réduire le déficit public et relancer l’activité économique :
« Dans certaines entreprises, la participation de l’État pourrait être diminuée, sans réduire son influence »
Ces cessions pourraient être utilisé pour financer de grands programmes de recherche et non pour désendetter directement l'État, car ce type d’opération n’entrant pas dans les critères européens de réduction de la dette publique.

Un portefeuille colossal piloté par l’APE
La gestion des participations publiques françaises est confiée à l’Agence des participations de l’État (APE), un organisme placé sous la tutelle du ministère de l’Économie et des Finances.
Selon son dernier rapport (clôture du 11 juillet 2025), l’État détenait des parts dans 86 entreprises, dont 10 cotées en Bourse, pour une valeur totale de 179,5 milliards d’euros.
Depuis la publication de ce rapport, la valeur des participations de l’État dans les entreprises cotées a encore progressé, notamment grâce à la forte hausse des valeurs boursières dans certains secteurs stratégiques. Selon les dernières estimations, la valorisation totale du portefeuille de l’État s’élèverait aujourd’hui à près de 200 milliards d’euros.
Un État actionnaire qui encaisse des dividendes conséquents
L’État français perçoit chaque année des revenus importants grâce à ses participations.En 2023, ces dividendes ont représenté 2,34 milliards d’euros, dont 1,6 milliard d’euros provenant des entreprises cotées.
Ces revenus sont précieux, car ils offrent un taux de rendement souvent supérieur au coût de financement de l’État, comme le soulignent plusieurs économistes.
Une forte progression grâce à l’aéronautique et à la défense
La belle performance boursière des derniers mois s’explique essentiellement par l’envolée des valeurs aéronautiques et de défense. Ces deux secteurs profitent des multiples annonces de hausses des budgets militaires en Europe.
Quelques exemples illustrent cette tendance :
Thales a vu son action s’envoler de près de +100 % depuis le début de l’année.
Airbus (+37 %) bénéficie d’excellents résultats et signe de nombreux contrats
Safran (+50 %) profite également de publications financières solides
Plusieurs cessions déjà réalisées par le passé
L’idée de céder une partie des participations de l’État n’est pas une nouveauté. Plusieurs opérations ont déjà eu lieu ces dernières années :
Safran : dont des parts ont été vendues en 2015 et 2018
Engie : qui a connu une cession partielle en 2017
À ce stade, aucune liste de cessions potentielles n’a été officiellement communiquée, mais le gouvernement pourrait privilégier les participations cotées, qui sont plus faciles à céder.