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Les native rollups vont-ils sauver Ethereum ? Un plan audacieux qui divise

Le fondateur de Gnosis dévoile un plan audacieux pour sauver Ethereum de la centralisation avec 128 native rollups. Une solution qui divise la communauté crypto

Margot MaravalPublié le Mis à jour le
Les native rollups vont-ils sauver Ethereum ? Un plan audacieux qui divise

La bataille pour l'avenir d'Ethereum s'intensifie. Martin Köppelmann, figure emblématique de l'écosystème, dévoile un plan radical pour contrer l'emprise des géants de la tech sur la blockchain. Sa solution ? Déployer 128 réseaux natifs qui pourraient bouleverser l'industrie de la crypto.

Résumé :

  • Martin Köppelmann propose de déployer 128 « native rollups » pour sauver Ethereum de la centralisation

  • Ces réseaux natifs promettent une sécurité maximale et une redistribution des frais au réseau principal

  • Les rollups centralisés comme Base représentent une menace pour l'indépendance d'Ethereum

  • La communauté crypto se divise sur cette proposition technique ambitieuse

  • Le plan pourrait révolutionner l'infrastructure d'Ethereum dans les deux prochaines années

L'écosystème Ethereum se trouve à un carrefour crucial de son histoire. Alors que les géants de la technologie comme Coinbase étendent leur influence sur le réseau via des solutions centralisées, une voix s'élève pour proposer une alternative radicale. Martin Köppelmann, le fondateur visionnaire de Gnosis, entreprise majeure de l'infrastructure Ethereum, vient de dévoiler lors de la conférence Devcon en Thaïlande un plan audacieux pour redéfinir l'avenir de la blockchain.

Arborant un t-shirt Tornado Cash, symbole de la résistance à la centralisation, Köppelmann n'y est pas allé par quatre chemins : Ethereum doit se réinventer ou risque de disparaître dans l'obscurité.

L'innovation qui pourrait sauver Ethereum de l'oubli

Au cœur de la proposition de Köppelmann se trouve un concept innovant : les « native rollups ». Ces réseaux de couche 2 ne sont pas de simples moyens de mise à l'échelle, mais une réinvention complète de l'architecture d'Ethereum.

Contrairement aux rollups traditionnels, ces réseaux natifs sont conçus pour respecter l'ADN d'Ethereum.

Köppelmann explique :

« Ces L2s seraient hautement interopérables avec L1, réalisant la promesse initiale d'Ethereum de fournir du sharding en utilisant la technologie L2 »

Köppelmann

Une approche qui marque un retour aux sources, alors que le projet primitif de sharding avait été abandonné au profit de procédés plus centralisées.

Les caractéristiques distinctives de ces rollups natifs sont impressionnantes : composabilité totale avec le réseau principal, impossibilité de censure, et surtout, un alignement économique parfait avec l'éthique originelle d'Ethereum. Chaque transaction, chaque frais, chaque valeur extraite reviendrait alimenter le réseau principal.

Les enjeux de la centralisation dans l'écosystème Ethereum

Köppelmann déclare :

« Je respecte absolument Jesse [Pollak] et ce que Base et Coinbase font, mais dire “nous amenons le prochain milliard de personnes sur Ethereum” est faux » [...] « Vous amenez le prochain milliard de personnes sur Base. »

Köppelmann

Cette critique cinglante révèle une préoccupation profonde : les rollups centralisés pourraient devenir l'équivalent crypto de l'App Store d'Apple. Köppelmann met en garde contre un scénario où ces plateformes pourraient imposer des commissions exorbitantes, similaires aux 30% prélevés par Apple sur son store. Cette centralisation du pouvoir représente une menace existentielle pour la vision décentralisée d'Ethereum.

Les risques ne s'arrêtent pas là. Les recherches soumises par James Prestwich lors de la même conférence ont démontré comment des séquenceurs centralisés peuvent censurer et manipuler des protocoles DeFi majeurs comme Aave. Un avertissement qui résonne particulièrement dans un contexte où la sécurité des fonds des utilisateurs est en jeu.

Le grand débat : La communauté s'enflamme autour des native rollups

Le plan de Köppelmann est aussi ambitieux que précis : déployer 128 rollups natifs, tous égaux et interopérables. Cette architecture éliminerait les portefeuilles multisignatures au profit de deux systèmes de preuve indépendants, le tout soumis à des tests rigoureux.

La proposition a déclenché un débat passionné dans la communauté. Ryan Adams, l'influent podcasteur de Bankless, y voit une opportunité de « rééquilibrer le pouvoir et rendre ETH plus fort ». En revanche, Hayden Adams, CEO d'Uniswap, préfère une approche plus modérée avec un système de preuve standardisé.

Adrian Brink, co-fondateur d'Anoma, apporte une perspective nuancée. Tout en soutenant l'amélioration que représenteraient les rollups natifs par rapport au statu quo centralisé, il souligne une limitation essentielle :

« La quantité de données à poster on-chain augmente toujours avec leur utilisation ».

Adrian Brink

Pour lui, la vraie solution pourrait résider dans un retour aux constructions de type Plasma, maintenant que la technologie ZK a suffisamment mûri.

La proposition de Martin Köppelmann représente bien plus qu'une simple évolution technique : c'est un véritable manifeste pour l'avenir d'Ethereum. Alors que les géants de la tech renforcent leur emprise sur l'écosystème crypto, sa vision des native rollups pourrait bien être la bouée de sauvetage dont Ethereum a besoin pour préserver son indépendance.

Cependant, entre ambition technique et réalité du marché, le chemin sera semé d'embûches. La véritable réussite d'Ethereum ne dépendra pas uniquement de sa capacité à innover techniquement, mais aussi de sa faculté à maintenir l'équilibre délicat entre accessibilité et décentralisation. Le pari est audacieux, mais l'enjeu en vaut la chandelle : rien de moins que l'avenir de la finance décentralisée.

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