1,5 milliard $ volés : le FBI accuse la Corée du Nord du plus grand braquage crypto jamais vu
Le FBI accuse la Corée du Nord d'avoir volé 1,5 milliard $ sur Bybit, le plus grand braquage crypto de l'histoire.
Alexia JacquardPublié le Mis à jour le
Le FBI vient de dévoiler l'identité des auteurs du plus spectaculaire braquage numérique jamais réalisé. Le tristement célèbre Lazarus Group, bras armé cybernétique de la Corée du Nord, aurait subtilisé 1,5 milliard de dollars d'actifs numériques sur la plateforme Bybit. Ce casse d'une ampleur sans précédent, déjà en cours de blanchiment, soulève des questions cruciales sur la sécurité des cryptomonnaies face aux cyberattaques orchestrées par des États. Plongée dans les coulisses d'un vol qui pourrait rebattre les cartes du monde crypto.
Résumé :
Le FBI accuse officiellement la Corée du Nord d'avoir volé 1,5 milliard de dollars d'actifs numériques sur Bybit
Il s'agit du plus important vol jamais réalisé dans l'histoire des cryptomonnaies
Le groupe responsable, Lazarus Group (alias TraderTraitor), a déjà commencé à blanchir les fonds volés
Ce même groupe avait déjà fait parler de lui il y a 10 ans avec le piratage de Sony Pictures
Le monde des cryptomonnaies vient d'être secoué par ce qui pourrait être qualifié de casse du siècle. Le FBI a officiellement attribué le vol massif de 1,5 milliard de dollars d'actifs numériques à la Corée du Nord, pointant du doigt le tristement célèbre Lazarus Group. Cette attaque, qui a ciblé la plateforme d'échange Bybit, marque un tournant inquiétant dans la cybercriminalité liée aux monnaies digitales.
La sécurité des plateformes d'échange de cryptomonnaies, longtemps considérée comme le talon d'Achille de cet écosystème, vient une nouvelle fois d'être mise à mal. Alors que les investisseurs continuent de placer leur confiance dans ces nouveaux actifs, cette intrusion spectaculaire démontre que même les plus grandes plateformes ne sont pas infaillibles. Plus troublant encore, l'implication d'un État comme la Corée du Nord soulève des questions fondamentales sur l'avenir de ces monnaies censées échapper au contrôle des gouvernements. Entre cybercriminalité sophistiquée et géopolitique internationale, ce piratage pourrait bien redéfinir les règles du jeu dans l'univers des cryptomonnaies.
Le FBI lève le voile sur le plus grand braquage numérique de l'histoire
L'annonce a déferlé sur le monde de la finance ce mercredi : le FBI a démasqué la Corée du Nord comme l'architecte du vol colossal qui a frappé la plateforme d'échange Bybit la semaine dernière. L'agence fédérale américaine a déclaré :
"La Corée du Nord est responsable du vol d'environ 1,5 milliard de dollars d'actifs numériques sur la plateforme d'échange de cryptomonnaies Bybit"
Ce montant astronomique représente le plus important vol jamais réalisé dans La sphère des actifs numériques, battant tous les records précédents. Pour mieux saisir l'ampleur de cette cyberattaque, il convient de préciser que les pirates ont subtilisé approximativement 400 000 ethereum. Une information confirmée par Ben Zhou, cofondateur et dirigeant de Bybit, qui avait déploré vendredi dernier la disparition de ces actifs numériques.
À l'heure actuelle, un ethereum s'échange contre 2 338 dollars, soit environ 2 235 euros. Par conséquent, le butin dérobé représente une valeur considérable qui pourrait même affecter les cours de certaines cryptomonnaies selon les mouvements effectués par les pirates dans les prochains jours.
La fragmentation du butin : le FBI traque des milliers de transactions
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. En effet, selon les informations divulguées par le FBI, les cybercriminels n'ont pas perdu de temps et sont déjà passés à la phase suivante de leur opération. Le groupe Lazarus, également connu sous le nom de "TraderTraitor", a immédiatement mis en place une stratégie sophistiquée pour dissimuler l'origine des fonds volés.
Le communiqué du FBI indique :
"Lazarus Group s'est empressé de transformer une partie du butin en bitcoin et autres devises numériques, qu'ils ont ensuite disséminés à travers des milliers d'adresses sur de nombreuses blockchains"
Cette technique de fragmentation est couramment utilisée par les cybercriminels pour compliquer le traçage des transactions et brouiller les pistes.
Les experts du FBI anticipent d'ailleurs que la prochaine étape consistera à blanchir ces actifs en les convertissant en monnaie fiduciaire. Un processus qui, malgré les efforts de traçabilité des autorités, pourrait permettre aux pirates de récupérer une partie substantielle de leur butin sous forme d'argent conventionnel, rendant encore plus difficile la récupération des fonds volés pour les victimes.
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Le Lazarus Group : des pirates au service du régime nord-coréen
Ce n'est pas la première fois que le groupe Lazarus fait parler de lui sur la scène internationale. En réalité, ces pirates informatiques opèrent depuis près d'une décennie et sont considérés comme l'un des bras armés numériques du régime de Pyongyang.
Leur fait d'armes le plus médiatisé remonte à 2014, lorsqu'ils avaient orchestré le piratage spectaculaire de Sony Pictures Entertainment. Cette attaque était survenue en représailles au film "The Interview", une comédie qui tournait en ridicule le dirigeant suprême nord-coréen Kim Jong Un. Le pouvoir nord-coréen tenait alors la société de production américaine pour responsable d'avoir attenté à l'image de leur leader.
Depuis, le groupe Lazarus a considérablement développé ses compétences et orienté ses activités vers des cibles plus lucratives, notamment dans le secteur des cryptomonnaies. Les experts en cybersécurité estiment que ces opérations de piratage servent à financer le régime nord-coréen, soumis à de nombreuses sanctions économiques internationales. Ces fonds détournés permettraient ainsi à la Corée du Nord de contourner ces restrictions et de financer son programme nucléaire ainsi que d'autres activités illicites.
Ce coup de force nord-coréen ébranle les fondations mêmes de l'écosystème crypto, transformant une menace théorique en catastrophe bien réelle. Pour les détenteurs d'actifs numériques, l'évidence s'impose brutalement : ni la taille, ni la réputation d'une plateforme ne garantit l'invulnérabilité face à des pirates disposant de ressources étatiques. Au-delà de la perte financière colossale, cette intrusion porte en elle les germes d'une mutation réglementaire majeure – les autorités financières mondiales, jusqu'ici hésitantes, trouveront dans ce braquage numérique la justification parfaite pour imposer des protocoles de sécurité drastiques à un secteur qui s'est longtemps vanté de son indépendance.